Les fausses informations autour de l’épidémie de Covid-19 se répandent comme une traînée de poudre sur le continent. Mais sous prétexte de les combattre, les gouvernements ont parfois la main lourde et menacent la liberté de la presse.
Au Sénégal, ç’a été “la consternation” parmi les journalistes fin mars. À Mbacké, dans le centre-ouest du pays, deux de leurs confrères travaillant pour une télévision locale, Touba TV, ont “été bastonnés comme des malpropres par un policier”, rapporte Dakar Actu, alors qu’ils réalisaient un reportage sur le Covid-19. “Ils étaient bien en possession de leur autorisation de circuler” pendant le couvre-feu, précise le média. Couvre-feu, confinement, lois spéciales… un à un les pays africains ont mis en place des mesures exceptionnelles pour faire face à la propagation de l’épidémie de Covid-19.
Mais ces dispositifs ont été parfois l’occasion d’atteintes à la liberté de la presse.
Comment faire correctement son travail ?
En Ouganda, les journalistes se sont ainsi émus “de la dernière bastonnade par les forces de sécurité” dont ont été victimes certains d’entre eux “sous prétexte de réprimer ceux qui bravaient les mesures pour lutter contre le Covid-19”, rapporte le journal ougandais Daily Monitor. Le ministre de la Sécurité du pays a en effet précisé que le couvre-feu instauré à 19 heures s’appliquait à tout le monde. Dans ces conditions, “comment faire correctement son travail ?” s’interrogent les journalistes ougandais, soulignant qu’ils ne seront même plus en mesure de couvrir les allocutions officielles du président Museveni, “qui ont quasiment toujours lieu à 20 heures”.
Comme à Kinshasa, où l’obtention de laisser-passer pour les journalistes lors de l’instauration du confinement du quartier
Source : COURRIER INTERNATIONAL – PARIS