C’est la principale cause de l’accélération du nombre des cas positifs
Appel à l’isolement au sein des ménages
Davantage de tests dans les prochains jours pour avoir plus de visibilité
L’apparition de foyers de contamination au sein de la famille est causée notamment par le non-respect des mesures de confinement, particulièrement dans certaines zones, comme dans les quartiers populaires, avec de grandes densités favorisant la promiscuité (Ph. Bziouat)
En dépassant les 1.000 cas positifs, le Maroc passe à une nouvelle phase dans la gestion de la propagation du coronavirus. Ceci est d’autant plus important avec l’apparition de foyers de contamination. L’accélération du nombre des personnes atteintes du Covid-19 durant les 3 derniers jours est due à «une transmission du virus dans des foyers épidémiques», selon Mohamed Lyoubi, directeur de l’épidémiologie au ministère de la Santé.
Il a mis l’accent sur la progression du nombre des «foyers épidémiques au sein des familles». Cela s’explique, selon lui, par le fait que «des personnes continuent de quitter leur domicile, mais également à cause des personnes qui étaient en incubation au moment de l’entrée en vigueur du confinement».
D’où la montée en flèche du nombre des cas positifs, impliquant le déploiement de nouvelles mesures. L’une des premières conséquences concerne l’élargissement des dépistages à de nouvelles catégories. Les personnes ayant côtoyé les cas positifs ne feront plus l’objet d’un simple suivi. Des tests ont été déjà réalisés au sein de cette communauté depuis quelques jours. «Plus de 7.000 personnes contacts ont fait l’objet d’analyses au laboratoire. Ce qui a permis de confirmer 192 cas de contamination», a souligné Lyoubi. Il a fait savoir que «d’autres tests seront effectués au cours des prochains jours. Ce qui permettra d’avoir plus de visibilité et de fournir plus d’éclaircissements sur l’évolution de l’épidémie».
Parallèlement, les responsables du ministère de la Santé ont appelé à renforcer davantage les mesures de confinement. Cela concerne particulièrement les comportements au sein même des foyers. Surtout qu’au «sein de plusieurs milieux familiaux, nous retrouvons désormais plusieurs membres infectés», selon Lyoubi. Celui-ci a rappelé l’importance du strict respect des procédures préventives de l’état d’urgence sanitaire.
Aujourd’hui, les autorités appellent à respecter l’isolement au sein même des familles, afin d’éviter une plus grande propagation du virus. Ces mesures d’isolement risquent néanmoins d’être difficilement applicables pour certaines catégories défavorisées. Selon les résultats du recensement général de 2014, près de 4 millions de ménages vivent dans des logements avec 1 à 3 pièces.
Les risques de promiscuité sont également élevés dans certaines zones, particulièrement dans les bidonvilles. Selon les résultats du recensement, plus de 329.000 ménages habitent dans des bidonvilles et 20.227 sont logés dans des locaux impropres par nature à l’habitation.
Si les responsables du ministère de la Santé estiment que les prochains jours seront décisifs, notamment en matière d’évolution de la propagation du virus, d’autres analyses sont également attendues durant les 2 jours qui viennent.
Mohamed Lyoubi s’était engagé à présenter, à cette échéance, les premières analyses affinées concernant l’utilisation du protocole à base de chloroquine. Les équipes du département de la Santé se sont penchées depuis quelques jours sur l’examen des données, pour établir un lien entre le début d’utilisation de ce protocole et l’augmentation du nombre des guérisons.
Source L’économiste